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Antoine Scheuchzer
Concerto pour piano, violon et orchestre
Jouer l’oeuvre en concert
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Le concerto à été joué pour la première
fois au Festival de la cité à Lausanne en juin 2000
avec comme solistes Julie Lafontaine au violon et Marie-Céile
Bertheau au piano, accompagnées par l’orchestre du Festival
de la cité dirigé par Nicolas Chalvin.
Les partitions pour chaque pupitre sont disponibles à l’intention
des personnes qui désirent exécuter l’oeuvre.
Pour tous renseignements complémentaires, merci de nous contacter.
Presse
Article paru au lendemain de la première exécution publique.
Décidément, la programmation classique du Festival
de la Cité bat cette année tous les records.
Record d’affluence, inégalable sans doute, vendredi soir
pour le Requiem de Mozart (lire notre Edition de samedi), record
d’ambiance dimanche soir pour du jamais entendu à la Cathédrale :
une création d’un concerto d’Antoine Scheuchzer et une ration
généreuse de valses de Strauss. Pour cause d’averse,
le concert-événement de l’Orchestre du festival,
prévu sur l’esplanade du Château, s’est replié à l’abri
des voûtes de l’austère édifice religieux.
Quelle mouche a piqué Antoine Scheuchzer, avocat et industriel
lausannois, mais aussi pianiste-accompagnateur plus porte sur la
variété et le jazz, à écrire le plus
sérieusement du monde un concerto pour piano, violon et
orchestre ? Tout bonnement le plaisir. Le plaisir d’écrire
quelque chose de durable, quelque chose de longue haleine, de structuré,
de solide.
Un travail immense, on s’en doute, pour un quasi-autodidacte dans
ce domaine. Mais notre dilettante a suffisamment confiance dans
sa plume musicale — que certains chansonniers romands apprecient — pour
oser se lancer dans cette entreprise. Le résultat est surprenant,
non pas qu’il surprenne les oreilles par quelque hardiesse harmonique,
mais par l’adoption totale du style le plus classique, teinte ici
ou là de romantisme.
Le point vraiment original, et qui n’en a pas l’air, c’est qu’il
n’existe pas de concertos pour violon et piano. En fait, Antoine
Scheuchzer comble un trou dans la panoplie des concertos romantiques,
quelque part entre Beethoven et Schumann, avec des réminiscences
mozartiennes et des anticipations brahmsiennes. Ce faisant, il
offre une belle occasion à deux excellentes musiciennes — Julie
Lafontaine au violon et Marie-Cécile Bertheau au piano, — de
briller en soliste. L’écriture est généreuse, le
geste ample et naturel, et le mouvement lent, foyer romantique
de l’ouvrage, amène de somptueuses mélodies.
Antoine Scheuchzer voulait d’abord se faire plaisir, et à le
voir dimanche soir, il se régalait. En même temps,
il charme d’emblée ses auditeurs, ce qui n’est pas rien.
Journal "24 Heures"
Description
Voici
une composition qui apporte des habits nouveaux à la musique
classique d’aujourd’hui! Elle semble sortir de partout, mais si vous écoutez
bien, elle est de nulle part !
Originaux sans tapage, les cheminements des solistes et de l’orchestre
nous emmènent sur ces voies inédites que très
peu, dans ce registre, osent fréquenter: celles du plaisir
Ce concerto devrait entraîner l’auditeur dans une marche
initiatique, dont on ressort transformé. Si la musique reste
par essence l’art de faire du neuf avec du vieux - les 12 notes
de la gamme - la manière dont l’harmonie se déroule
n’est pas sans influence sur les sentiments.
L’idée d’un concerto pour deux solistes et
orchestre avait germé depuis longtemps, mais l’occasion
de se mettre à l’œuvre, en particulier sur
le plan technique, avait été systématiquement
repoussée, l’informatique se révélant,
ici en musique comme souvent dans l’industrie, un très
sûr moyen de ne jamais parvenir au terme, et à prix
d’or. C’est grâce à un énième
ordinateur, dont l’incompatibilité avec ses prédécesseurs
puis ses successeurs avait pu être vaillamment retardée,
qu’il a été enfin possible d’éditer
le Concerto pour piano, violon et orchestre et de l’offrir à la
lecture des musiciens.
Conçue en trois mouvements, l’œuvre n’a
rien de révolutionnaire dans sa construction, reprenant
la forme sonate classique.
Le premier mouvementAllegro met
d’emblée aux prises les deux solistes : piano
et violon paraissent se mettre en quête d’un thème
qui pourrait les unir. Il n’y aura aucune bataille entre
les deux instrumentistes pour gagner la prééminence,
même si la première cadence se voit entièrement
réservée au violon : c’est dans l’échange
que la partition solo trouve sa force, un peu comme la Suisse
le fera dans l’Europe.
Le deuxième mouvement, Adagio
cantabile, se déroule comme une complainte, avec
couplets et refrain. Le rythme ternaire, renforcé par
des triolets lancinants qui accompagnent le mouvement de la
première à la dernière note, semble accentuer
l’emprise de la fatalité sur l’évolution
de l’être vers son inéluctable fin.
Réveil au troisième
mouvement, Allegro vivace, dont le thème
tonique est décliné dans tous les tons. Mais
là aussi, des fêlures apparaissent, la belle harmonie
se lézarde et les développements colorés
de mineur ouvrent de nouvelles portes. Une cadence calmement
rythmée, non improvisée, s’offre aux deux
solistes comme une respiration éthérée
annonçant l’emballement final.
L’opposition consonance - dissonance n’est ni théorique
ni artificielle. Elle procède de la vie même, faite
de tensions et d’apaisements, de drames et de joies, de
morts abominables et de naissances sublimes. Consonance - dissonance :
chacun mettra dans l’une ou l’autre le poids qu’il
estime nécessaire, approprié à son état
d’âme. Il est permis de penser que les compositeurs
du XXe siècle, par une musique qui a élevé la
dissonance au rang de religion d’Etat, au-delà de
l’effet de mode ont aussi traduit artistiquement l’horreur
et la répulsion que ce siècle de violence ne peut
qu’inspirer à l’humaniste mis en présence
de la barbarie.
Or quoique résolument tonal dans sa facture, ce double Concerto
pour piano, violon et orchestre n’échappe
pas au conflit de la dissonance : un minimum de mémoire,
de la part de l’auditeur, lui prouvera qu’il a
perçu bien plus que les trois notes « justes » de
l’accord. "Tous comptes faits, affirme
le compositeur, en désharmonisant à distance
les harmonies, le jongleur de consonances que j’aimerais être
ne divorce pas fondamentalement des compositeurs contemporains :
comme eux, j’utilise les 12 notes de la gamme.